Friday, January 28, 2011

Synagogue de la rue Sirokà

Nous nous rendons à la synagogue Pinkas de la rue Sirokà pour prendre quelques photographies. Je ne suis pas même certain qu’elles nous serviront et ce qui retient en définitive mon attention et que je conseille à Pierre de tenter de photographier malgré l’interdiction mentionnée sur les murs, ce sont les murs mêmes de l’intérieur de la synagogue recouverts, depuis la salle des offices jusqu’à la mezzanine, des quelques 80 000 juifs, pragois, déportés puis exterminés en Allemagne durant la guerre, inscriptions serrées, alternativement noires et rouges sur fond blanc. Plus que les images même du camp de Terezin, je me dis que celles-ci, d’un pouvoir de suggestion plus symbolique et plus mystérieux, s’accorderont à l’évocation du ghetto que je ne souhaite pas trop appuyée, mais suggestive, comme émergeant d’un trouble, comme est sobre dans le livre de Sebald cette partie de son récit.

Thursday, January 27, 2011

Terezin

Partis trop tard encore une fois de l’hôtel de l’île de Kampa, nous manquons de peu le car à la station de Florenc et devons prendre le métro jusqu’à Holesovice pour finalement attendre plus d’une demi heure sous la neige, à l’arrêt N°7, dans un décors de bout de ville, de béton et de grisaille, d’échangeurs, d’abribus délabrés. Pieds gelés à peine commencée notre expédition. 

Derrière les vitres du car, des paysages brumeux, enneigés, se dessinent sombrement. Je relis dans Austerlitz les passages concernant Terezin, Pierre ne cesse de prendre des photographies guettant l’exact paysage de la page 222 (p.258) même si nous savons qu’il y a de fortes chances que nous ne le trouvions pas, Sebald s’étant rendu à Terezin en train, d’abord jusqu’à Lovosice puis à pieds depuis là. Ce voyage que nous faisons en car il le fait au retour.



Nous descendons à l’arrêt juste avant la ville de Terezin et gagnons à pieds l’ancienne garnison que les allemands pendant la guerre rebaptisèrent Thierensenstadt. Nous nous camouflons sous gants et bonnets. On pénètre dans la forteresse par une rampe enjambant les douves puis à travers un passage voûté pratiqué dans la muraille. D’anciens postes de contrôle sont désormais des pièces vides sans plus de porte ni fenêtre, ni encadrement, juste une pièce vide jonchée de gravats et de détritus. Malgré cela, on reconnaît derechef les photographies des pages 228-229 (p.264) que nous photographions également en cadrant à l’identique.


Les premiers pas dans Terezin nous laissent une impression qui ne nous lâchera plus de désolation toute grande, de puanteur et de décrépitude, à l’image de cet oiseau mort que nous trouvons englué dans une boue noire. Terezin est au trois cinquième abandonnée et ce sont des corps entier de bâtiments — là un ancien hôpital, là des écuries — qui gisent, abandonnés, éventrés, ouverts à toutes les intempéries. Peu à peu quelque chose de pesant me gagne et je ne sais voir autre chose que cette désolation lourde, que cette sensation de la mort qui semble avoir contaminé les rues comme un cancer. 




Nous trouvons la photographie page 225 (p.261) mais il manque aujourd’hui le panneau avec l’indication IDEAL. Nous trouvons le magasin d’antiquaire des pages 230-231, mais il est devenu aujourd’hui une quincaillerie-droguerie ce qui rend caduc nos photographies. Déjeuner dans un restaurant à l’allure faussement luxueuse, faux marbre et tables à plateau vitré couverte d’une nappe légère imitant la crinoline. Je retrouve cette sensation que j’avais déjà ressentie en Ouzbékistan et au Kazakhstan d’un luxe clinquant, fabriqué pour faire illusion sur le plus grand nombre et je me dis alors que ce fut peut-être là un des dénominateurs communs du monde soviétique, d’il y a à peine vingt ans. 

Puis nous visitons le musée du ghetto. Personne dans les salles du musée, dans les couloirs, hormis la femme au bureau d’accueil qui nous distribue nos billets. Beaucoup de documents sont des copies sur des panneaux plastifiés, ainsi ces nombreuses lettres et ces dessins d’enfants du ghetto.



Nous retournons à la désolation des rues et à cette population de fantômes qui comme l’écrit Sebald, semble n’avoir pas été évacués, mais continue de vivre là, entassée dans les maisons, les souterrains et les greniers, monte et descend sans relâche les escaliers, regarde par les fenêtres. Puis revenant sur nos pas initiaux, nous gagnons le camp d’emprisonnement proprement dit, la petite forteresse ainsi nommée. Chacun va de son côté. Pierre s’enfonce dans les paysages de brume et je m’attarde à enregistrer les bruits de mes pas dans les cours enneigées, les salles vides, les cellules, le bruit d’un porte, d’un verrou, un chat qui miaule et dans une cour à l’est du camp le son d’une lourde cloche cylindrique.



Pierre me rejoint qui a trouvé la pièce dans laquelle a été reconstitué à l’identique un bureau d’archivage où les allemands compilaient précautionneusement les fiches d’identité des détenus et que Sebald a photographiée à la page 334 (p.384) . Nous avions d’abord pensé qu’elle se trouvait au musée de Terezin, avions posé la question au gardien qui nous avait nous avait alors toisé d’un regard grandement méfiant et avait déclaré que cette pièce ne se trouvait pas dans les parages, qu’elle n’existait pas ici. Ce bureau est toutefois inaccessible, clos derrière une baie vitrée fermée à clef et nous devons retourner à l’accueil demander s’il est possible de nous en donner l’accès, mais après discussion avec l’un des guides qui parle français, et à renfort de coups de téléphone, il s’avère que la clef est perdue ou qu’il faut l’aller chercher à l’autre bout de la ville. Nous ne renonçons toutefois pas tout à fait et tentons la photographie, objectif coller contre la vitre extérieure. Pierre enfouie la tête sous son manteau que je retiens de manière à créer l’effet d’une chambre noire. La photographie n’est pas très nette, mais elle nous suffira.


Nous quittons le camp et je n’ai de hâte que de fuir ce lieu maudit et glacé. Et chaque minute qui passe, alors que nous attendons l’autocar qui n’arrive pas, ajoute à la nausée que j’éprouve, à l’étouffement que je ressens à cet endroit du monde si marqué par la destruction. 

Dans le car, nous retrouvons une étudiante française qui le matin même nous avait guidé à la station de Florenc. Cela est un bienfait après la dureté de notre expédition et égaye un peu notre retour. Le soir nous la retrouvons, ainsi que quelques uns de ses amis tchèques, dans un bar cradingue, en marge des quartiers touristiques, qui recueille toutes nos faveurs et les miennes d’autant plus que, sur le mur du fond, un peu à l’écart de l’agitation, se trouve une affiche de la Petite Taupe, ce personnage de dessin animé des années soviétiques, conçu par Zdenek Miler et qui a bercé probablement tout enfant ici de ma génération et qui berce encore ceux d’aujourd’hui et jusqu’en mon pays. 


La soirée se passe bien chaleureusement — et cela me manquait tant jusqu’alors dans ce pays — d’alcool en alcool tous plus innommables les uns que les autres : Fernet, Rum, Absint (qui n’en est pas vraiment). Pierre fait vraiment n’importe quoi avec son bonnet blanc à pompon puis s’étonne à répétitions de chiffres inscrits au sol en petit carreaux noirs et blancs : 8:50

Magda, amie de notre étudiante et fille de peu de peur en ce qui concerne la boisson et les hommes, nous révèle le mystère des inscriptions K+M+B = 2011 qui sont les noms tchèques des trois rois mages —Kaspar, Melichar, Baltazar— que l’on inscrit sur les portes et les volets pour signifier aux enfants que d’autres sont déjà passés réclamer l’offrande épiphanique. 

Enfin, vers 1h du matin, nous rentrons, dans le froid, par les rues enneigées, sans même tituber.












Wednesday, January 26, 2011

Gare Wilson

L’ancienne gare Wilson, appelée également Hlavni nadrazi, est aujourd’hui parée d’une devanture moderne, une baie vitrée ouvrant sur un espace intérieur impersonnel constitué de galeries marchandes, on y devine à peine une gare, plutôt un complexe commercial pourvu d’une armée de magasins qui fait barrière aux guichets et aux quais et dont le but, on le comprend aisément, est bien d’inciter le voyageur à quelques dernières dépenses avant la montée du train. Il reste en revanche encore cette fameuse coupole en demi cercle où se trouvait l’ancien Café Fanta, Fantova Kavarna, de laquelle Austerlitz, enfant, ne pu détacher son regard, à s’en démettre le cou dit-il, ce jour de l’été 1939 où sa mère et sa nourrice, Vera, lui firent leurs adieux, avant de le faire monter dans ce train qui devait à la fois le sauver et à la fois le séparer de ses proches. 
La coupole aujourd’hui tombe en décrépitude, les couloirs adjacents sont vides et les murs s’écaillent. On photographie : un vieux guichet, une horloge arrêtée, des décorations murales qui s’effritent, puis sur les quais, l’immense verrière de la gare telle qu’on la trouve à la page 261 (p.302), les ombres des trains, PRAHA en lettres blanches sur fond bleu. J’enregistre le départ des trains, les annonces des hauts-parleurs, et sous la coupole précisément une musique d’ambiance jouée par un piano déglingué.



Le parc Stromovka

C’est peut-être cette phrase, uniquement celle-ci, et sa mélancolie affreuse, qui m’a convaincu définitivement de me plonger dans l’adaptation du livre de W.G. Sebald : 


« là-bas en face, il y a le parc Stromovka. Tu iras de temps en temps t’y promener pour moi, dis ? J’ai tellement aimé ce bel endroit. Peut-être, si tu regardes dans l’eau sombre des étangs, peut-être qu’un beau jour tu y apercevras mon visage. » 

Le parc Stromovka ressemble à un parc anglais, on y trouve de grands saules pleureurs givrés et de couleur auburn, penchés au-dessus des étangs blancs. Le lieu est calme, mais à intervalles irréguliers passent non loin, à ses frontières, des trains de banlieue dans un ronronnement sourd, omniprésent que je finis par enregistrer. Aussi : le bruit d’un peu d’eau qui coule depuis un petit canal couvert et se qui se jette dans l’étang central. 

Un homme vient qui parle à Pierre dans une langue qu’il ne peut comprendre, et puis s’éloigne, agacé devant trop d’incompréhension. Nos pas crissent dans la neige pourtant parcimonieuse. 




Nous dînons le soir dans un restaurant simple et élégant — une ampoule suspendue et masquée par un petit abat-jour noir diffuse à quelques centimètres de la table, une lumière sombre et étroite — restaurant qui laisse pourtant l’impérissable souvenir de ses knedliky autrement traduits par quenelles de farines et que désormais, c’est décidé, nous fuirons comme la peste !

Prague : Parc des expositions de Holesovice

Dès le matin nous rejoignons le parc des expositions à Holesovice dans le nord de la ville —et non à Vysehrad comme l’écrit Sebald à la page 213 (p.247). C’est avant l’aube, un jour de neige de l’hiver 1942, qu’Agata Austerlitzova rejoint le site du parc des expositions, un chargement d’affaires personnelles arrimé sur une luge, dans le noir encore, escortées par des fantômes, ces petits groupes de personnes lourdement chargées qui péniblement, sous les bourrasques de plus en plus denses, s’acheminent dans la même direction. 

J’avais imaginé que nous aurions parcouru de même, dans une aube pâle et froide, les rues aux abords d’Holesovice, et capté l’ombre de quelques silhouettes, mais nous ne sommes parvenus à quitter l’hôtel avant 9h30, le crâne encore engourdi des quelques cinq ou six cocktails étonnants ingurgités la veille au Tretter’cocktail bar… hum.


Les abords du parc des expositions sont plutôt insignifiants, parsemés d’affiches publicitaires, d’entrepôts modernes, l’esplanade même est encombrée de préfabriqués qui rendent toute photographie de face bien inutile. Seul le Palais proprement dit, et peut-être un ou deux autres bâtiments à ses flancs, retient notre attention, qui est l’unique vestige de l’exposition universelle de 1891. Il s’agit d’une sorte de grande halle aux verrières décorées de vitraux et surmontée d’un toit courbe en zinc de couleur vert-laiteux et d’un clocher haut d’une vingtaine de mètres qui s’accorde bien au ciel gris cendre de ce matin. Nous tentons d’y pénétrer, mais nous sommes sitôt refoulés car l’espace est en construction pour une prochaine exposition. Nous tentons d’expliquer notre singulier projet, pis encore, à la vue de l’appareil photo l’agacement se fait sentir, rien n’y fait, maudit soit l’hospitalité tchèque … nous contournons finalement le palais pour nous perdre quelque peu entre les constructions modernes, puis en surplomb d’un bassin en béton, résultat me semble-t-il de la greffe soviétique, et dévolu à des attractions aquatiques bien improbables sous ce climat, nous parvenons à photographier le bâtiment avec un grand angle qui lui donne une belle allure vaguement orientale.

Tuesday, January 25, 2011

Rue Sporkova

Toujours dans le quartier de la Mala Stràna où semblent se concentrer les événements pragois du livre de Sebald, nous gagnons le 12 de la rue Sporkova. Des voitures garées devant l’entrée ne nous permettent pas de réaliser les photographies que nous souhaitons. Peu convaincu, je sonne tout de même à l’interphone. Une voix féminine me répond mais qui ne parle ni anglais, ni français, ni italien . J’insiste quelque peu pour tenter de faire ouvrir cette porte et au bout d’un moment apparaît une nonne en tunique blanche. Elle semble timide, recroquevillée derrière de lourdes lunettes, les mains cachées sous les plis des manches, et notre visite l’embarrasse réellement. Je me souviens alors qu’à Bala, en août dernier, on prenait Pierre pour le Christ, avec ses cheveux hirsutes et sa barbe courte. Peut-être est-ce cela qui la trouble ?… 

Finalement, nous apprenons que nous sommes là dans un couvent de nones de l’ordre bien restreint de Saint-Charles de Borromeo, et après négociations, et avec l’aide du gardien qui s’avère parler quelques mots d’un français télégraphique — pour la raison qu’en sa jeunesse il fit un voyage à Paris—, nous visitons, sous une surveillance bienveillante, les bâtiments du couvent. Mais il s’avère vite qu’il n’y a là nulle indice laissant à croire que l’escalier que Sebald mentionne à la page 182 (p.211), et la rosace au sol, se trouvent bien ici comme il l’écrit dans le livre. De retour dans la rue, nous restons un temps dans les environs à tenter d’élucider, de spéculations en hasardeuses spéculations, le mystère de cette cage d’escalier. L’ambassade d’Allemagne, se trouvant au bout de la rue, j’en viens à me persuader que l’escalier s’y trouve, que Sebald y aura été invité pour une quelconque lecture et qu’il aura trouvé belle l’une des montée, à l’intérieur du palais et l’aura photographiée, puis plus tard incluse dans son récit. 

Nous tentons de pénétrer dans le gigantesque bâtiment jaune, mais l’ambassade est déjà fermée et finalement nous abandonnons l’idée et rejoignons les jardins du séminaire, par les sentiers enneigés, sous les pins sombres, et des arbres rachitiques. Peu à peu, la lumière s’estompe autour de nous, les jardins plongent dans l’obscurité, de petites rangées de lampadaires s’éclairent en contrebas.

Prague : Karmelitska – jardins du séminaire

De même qu’Austerlitz, sitôt posés nos bagages à l’hôtel sur l’île de Kampa — qui est nous dira-t-on plus tard est à Prague l’équivalent d’une île Saint-Louis — nous rejoignons la Karmelitska où sont supposées se trouver les archives nationales et où Jacques Austerlitz imagine pouvoir retrouver trace de ses origines et de son nom. Le lieu existe bel et bien, mais il a été aujourd’hui réaménager en un musée de la musique et n’est malheureusement pas ouvert au public le mardi. Nous tentons d’y jeter toutefois un bref coup d’œil, espérant y reconnaître la photographie de la page 173 (p.200 de l’édition de poche), mais sommes illico refoulés par le gardien du lieu, ou je ne sais qui, dont la conscience professionnelle est toute grande et la satisfaction aussi de foutre dehors deux touristes inopportuns. 

Quelques mètres plus loin, de retour sur nos pas, nous entrons dans la boutique d’un bouquiniste, encombrée sombrement de livres depuis le sol jusqu’au sommet des étagères, d’ouvrages dans différentes langues dont quelques uns en français parmi lesquels je trouve dans une édition reliée de 1924, la correspondance amoureuse d’Edgar-Allan Poe et de Sarah Helen Withman.



Il me vient alors l’intuition, à farfouiller parmi ces livres et ces cartes postales, qu’à Prague nous allons nous heurter à la fiction proprement dite d’Austerlitz, à l’invention littéraire mise en place par Sebald, comme ce fut le cas à Bala où nous n’avions trouvé nulle trace de la maison d’enfance du personnage, nulle trace de prédicateur du nom d’Emyr Elias. J’ai l’intuition alors qu’au cours de ce voyage, il nous faudra, nous aussi, cultiver cette part de fiction, et n’avoir peur d’ajouter ce qui nous semblera pouvoir alimenter une histoire d’Austerlitz. Ainsi, miraculeusement, parmi d’autres documents, livrets d’épargne, cartes d’identité, je trouve un vieux passeport datant des années 1937-1938 qui porte, sur certaines pages, les tampons du 3ème Reich et bien distinctement la croix gammée. 



Nous collectons quelques photographies de visages dont le regard nous retient ou quelque chose dans l’attitude générale de la personne, le port de tête, une élégance, et dont on pourrait croire qu’il fut un proche, un parent de celui qui devient peu à peu notre personnage. Parmi les livres d’histoire, je trouve un ouvrage sur Terezin contenant des documents visuels et un second regroupant les photographies de Prague que Karla Plicky a réalisé entre 1939 et 1940 et qui furent publiées dans la présente édition sous l’occupation soviétique, en 1948. On y trouve les vues d’un Prague pittoresque, les palais Waldstein et Lobkowicz, les jardins fleuris aux printemps tels que les décrit Austerlitz, des rues désertes, d’anciennes automobiles. Le papier est épais et les photographies ont été reproduites avec un procédé qui les rend incroyablement lumineuses, presque métalliques.



Dans les rues de Prague, nous remarquons à plusieurs reprises des inscriptions sur certaines portes et sur certains volets qui nous laissent interrogatifs et que nous ne parvenons pas à décrypter. Trois lettres et un chiffre —dont on perçoit seul aisément qu’il s’agit de l’année en cours : K+M+B = 2011






Monday, January 24, 2011

Notes de voyage

Ce second voyage sur les traces de Jacques Austerlitz, nous amène à Prague, puis à Terezin. Lui-même l’aura effectué au printemps 1993, alors âgé d’environs soixante ans et c’est à ce moment qu’il dénoue le secret de son histoire, qu’il rencontre Vera Rysanovà, la femme qui fut sa nourrice autrefois et qui aujourd’hui reste la seule survivante de cette époque de son enfance. J’avais souhaité faire ce voyage en hiver et espéré la neige dans les rues de Prague ainsi décrites par Sebald ce matin de l’hiver 1941 où Agatà Austerlitzova traverse la ville, l’aube à peine levée.