Wednesday, January 26, 2011

Le parc Stromovka

C’est peut-être cette phrase, uniquement celle-ci, et sa mélancolie affreuse, qui m’a convaincu définitivement de me plonger dans l’adaptation du livre de W.G. Sebald : 


« là-bas en face, il y a le parc Stromovka. Tu iras de temps en temps t’y promener pour moi, dis ? J’ai tellement aimé ce bel endroit. Peut-être, si tu regardes dans l’eau sombre des étangs, peut-être qu’un beau jour tu y apercevras mon visage. » 

Le parc Stromovka ressemble à un parc anglais, on y trouve de grands saules pleureurs givrés et de couleur auburn, penchés au-dessus des étangs blancs. Le lieu est calme, mais à intervalles irréguliers passent non loin, à ses frontières, des trains de banlieue dans un ronronnement sourd, omniprésent que je finis par enregistrer. Aussi : le bruit d’un peu d’eau qui coule depuis un petit canal couvert et se qui se jette dans l’étang central. 

Un homme vient qui parle à Pierre dans une langue qu’il ne peut comprendre, et puis s’éloigne, agacé devant trop d’incompréhension. Nos pas crissent dans la neige pourtant parcimonieuse. 




Nous dînons le soir dans un restaurant simple et élégant — une ampoule suspendue et masquée par un petit abat-jour noir diffuse à quelques centimètres de la table, une lumière sombre et étroite — restaurant qui laisse pourtant l’impérissable souvenir de ses knedliky autrement traduits par quenelles de farines et que désormais, c’est décidé, nous fuirons comme la peste !

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